La forêt de Shiratani unsui-kyō 白谷雲水峡 , qui veut dire littéralement « gorge d’eau et de nuage » est un des lieux qui a inspiré le réalisateur japonais Hayao Myasaki pour deux de ses films les plus connus au Japon : Princesse Mononoké , Nausicaä de la vallée du vent.
Tout comme dans nos forêts bretonnes, on imagine dans cette forêt la présence d’esprits et de héros de légendes, celle d’animaux fantastiques, ou d’étranges créatures. Nous sommes entrés dans le monde merveilleux de l’imaginaire qui donne à cette endroit, un charme vraiment particulier. Nous pouvons retrouver cet atmosphère dans l’univers remplit de fantaisie et de poésie des films d’animation de Hayao Myasaki.
Nous ne pouvions pas nous priver d’une randonnée dans cette partie de l’île, re-baptisée la forêt de Princesse Mononoké. La traversée de ce lieu très célèbre au japon est assez bien desservie par des sentiers balisés, rythmés en fonction des capacités des promeneurs, permettant à ceux-ci de partir à la rencontre des plus vieux sugis. Ils peuvent aussi choisir de s’en écarter, en s’égarant un peu sans tenir compte des balises. C’est ce que nous avions décidé de faire.
A cet endroit, un nuage semblait être, de toute éternité accroché à la montagne; l’eau y suintait de tous côtés et une myriade de ruisseaux surgissait directement des mousses, comme d’une éponge toujours saturée.
L’eau émaneait du sol et il nous suffisait de fixer notre attention sur celui-ci, pour y découvrir rapidement un sable de rivière presque blanc.
En nous éloignant quelque peu des sentiers et en prenant le temps d’observer la nature, nous pouvions apercevoir des sources jaillissant de toutes parts pour se transformer en ruisseaux d’eau vive puis en torrents. Des chutes d’eau y avaient façonné depuis des temps immémoriaux des galets de granit parfois gigantesques. Nous pouvions ici encore faire le lien avec certains endroits qui nous sont proches, comme ceux de Huelgoat dans le massif armoricain .
C’est guidés par le bruit de l’eau que nous avons décidé de nous enfoncer plus profondément dans la forêt, en suivant le cours des ruisseaux plutôt que celui des sentiers. Quelques centaines de mètres en contrebas, nous avons découvert un endroit si étrangement fantasmagorique qu’il est devenu le sujet primordial de notre voyage. Aucune image n’est à même de retranscrire la beauté qui se dégage de ce site .
A cet endroit, ou le torrent s’élargit en un étang, le sable du cours d’eau devient lagune et la forêt se transforme en jungle. Au moment de notre présence, seule une bande joyeuse de macaques faisait trembler les feuilles des arbres. Nous nous sentions alors observés, mais tolérés par eux.
Cet étrange univers s’est soudain élargi .La puissance de la nature ici, sur cette île, loin de toute présence humaine, nous a enveloppés de sa sauvage et belle sobriété.
C’est ici, au cœur de la forêt, que nous avons décidé d’arrêter nos pas pour contempler cette somptueuse nature.C’est ici encore que nous avons eu l’immense privilège de trouver la source de notre intérêt pour le paysage aquatique.